Le Dialogue est « une façon d’explorer les racines des nombreuses crises auxquelles l’humanité fait face aujourd’hui. Il nous permet d’examiner en profondeur et de comprendre les différents processus qui fragmentent et empêchent la réelle communication entre les personnes, les nations et même entre les différentes composantes d’une organisation. » (Bohm, Factor et Garrett, 1991). Le dialogue développe un espace hors du temps qui permet d’écouter l’autre avec attention et d’expliquer sa pensée. L’effet miroir est important au sein du cercle. « Cela fournit à chaque personne une occasion d’examiner ses présuppositions, ses préjugés, et les schémas distinctifs qui se dissimulent derrière ses pensées, ses opinions, ses croyances et ses sentiments, de même que les rôles qu’il a l’habitude de jouer ». (Bohm, Factor et Garrett, 1991). Peter Senge précise que ces instincts de jugement et de défense sont ancrés dans les mécanismes d’autodéfense de notre patrimoine biologique. Ce serait là, selon lui, la principale source de cette incohérence. (Bohm, 2021, p15). Ces explications me semblent essentielles. Ces pensées « jugeantes » ou de « défenses » nous traversent et entravent notre capacité à véritablement dialoguer et à faire émerger des idées novatrices. Le cercle de dialogue propose un cadre pour expérimenter la « suspension de son jugement ». Ce principe de départ a été l’élément déclencheur, dans les cas accompagnés, qui d’un côté « limite » réellement les personnes à fort égo de prendre toute la place désirée et d’un autre côté « libère la parole » du collectif. A un moment, dans l’accompagnement j’ai vu le « Nous » du collectif rééquilibrer les « Je » égocentrés. Avec pour effet, soit de faire partir « l’égo surdimensionné », soit de le rallier à la cause du « Nous collectif ». (Bouchet, 2022, Le cercle de dialogue pour transformer nos organisations : de l’égo système vers l’éco système, Mémoire DU Intelligence Collective)